Randonnée autour de Muang Ngoi
Après avoir bien profité de la bière Lao et des sandwitchs avec pain "à la française", l’envie de faire une randonnée dans la brousse jusqu’à des villages perdus dans les montagnes et rizières a commencer à monter en moi…
Bienvenue dans le village reculé de Muang Ngoi!
Sur le chemin pour Nong Kiaw, je fait la connaissance d’un Corce qui partage l’envie d’une bonne randonnée; on va donc au point info du village ensemble pour se procurer une map ou une eventuelle excursion de quelque jours…
Après quelques demandes a gauche/a droite: pas moyen de mettre la main sur une carte mis a part des directions grossière vers les villages des alentours, et les excursions avec guide coutent plus que la peau du cul pour ce que c’est… (on a été offert environ 48€ pour une excursion de deux jours/personnes, et une autre offre a 25€ pour la même excursion mais en groupe d’au moins 4 personnes… Non merci.)
Il nous faut alors choisir une excursion, parce que nous on veut de la randonnée en forêt, on veut voir du village reclus!
- "Bon, ils sont chères ces cons de guide pour 2 jours a marcher dans une forêt jusqu’aux prochain villages…"
- "Bin ouais et à ce prix là je préfère encore me faire la randonnée seul et donner de l’argent a un local et faire de l’homestay dans son village.."
- "Tu crois ya moyen de faire la randonnée sans guide?"
- "Ya surement qu’un seul chemin à suivre; on peut surement demander a des gens qui l’ont fait avant."
On demande donc encore a gauche/a droite et on trouve finalement un -a peu pres- local qui parle un peu français et nous fait savoir quel chemin prendre, jusqu’ou et ou ne pas aller.
Notre carte de randonnée…
Ue autre version de la carte
Le seul monastère de Muang Ngoi avec des jeunes moines assez sympa!
Bon bin on partira demain des 9h! On commence donc notre randonnée à deux -sans guide- avec une bouteille d’eau et un appareil photo chacun, et surtout de la bonne motivation!
Les 3 premieres heures de marche jusqu’au premier village se font tranquillement: rencontre des locaux qui font des vas et viens portant des trentaines de kilos de provisions sur leur dos, des chasseurs et quelques gros insectes bien déguelasse!
Les premieres rivières a passer sont traversables via un pont plus que branlant mais qui tient le coup, une cave tres profonde se trouve aussi sur le chemin ce qui rend la randonnée encore plus intéressante. Puis, après avoir longé plusieurs rizières on se retrouve face a une rivière a traverser: pas de pont.
Heureusement, on trouve une poignée de locaux qui doivent passer avec des cochons, peut etre qu’ils nous trouveront un passage facile d’accès quelque part? Ha non, ils font du tout droit, tirant leurs cochons un par un par la patte arriere et par une laisse, le bestiau groinkant a mort pour sa vie tout le long de la traversée. Et comme il y a du bon courant, la bestiole et les locaux qui tentent de traverser se déportent d’au moins 10 mètres en aval!
Bon bin en caleçon et c’est parti pour traverser notre première rivière!
Après un rapide séchage on reprend notre chemin vers le premier village (Ban Houaysene) où on est sensé être pour le déjeuner. On y sera après un petit bout de chemin et une autre petite rivière a traverser.
Une fois au village de Houaysene et un petit tour dedans, on decide de se faire un rapide repas pour repartir au pas de charge vers le village Kiukhan dans lequel on est sensé y passer la nuit.
Notre repas rapide consistera donc d’une heure et demi d’attente pour préparer 2 assietes de riz gluant (ce que les locaux ont TOUJOURS chez eux déjà cuisiné) et 2 plats de poulet… qui s’avèrera être faisandé d’au moins 3 jours car la viande ressemblais plus a la semelle de ma pompe déguelasse qu’autre chose…. Heureusement la viande passera et ne sera pas rejeté par le corps lui-même donc on paye et on demande la direction pour le prochain village.
Ok, on a la direction et on pars mais le chemin mene a un cul de sac car donne sur une rivière et c’est tout. On tente quand meme la rivière mais ne menant a pas grand chose, on rebrousse chemin au village pour confirmer la direction au premier villageois qu’on croise..
- "Ban Kiukhan, par la bas?" demande t-on
- "30 000" répond le mec allongé dans son hamac…
- "Hein!?"
- "30 000"
- "30 000 pour nous emmener au village de Ban Kiukhan, c’est ca?" Faut savoir comprendre ce qu’il sous-entend a ne dire qu’un chiffre comme ca…
- "Hahahahaha! Non! 30 000 pour montrer chemin"
On se marre avec lui puis on se barre tentant notre chance avec quelqu’un d’autre… On veut bien être sympa avec la communauté mais donner 3€ a un type pour qu’il lève son cul et nous montre un début de chemin a 50 mètres, c’est au dessus de mes moyens et de ma morale.
Un autre villageois nous montre le chemin et on est repartis à travers la forêt dense. Très dense. En fait on voit que dalle du paysage pendant ces 4 heures de marche de l’après-midi. On voit surtout de la montée bien raide, descente rapide le tout sur un chemin en glaise fraichement humide.
Là on se rend compte que de la balade du matin on est passé à du n’importe quoi dans la gadoue tropicale. Il fait grave chaud donc les tee shirts sont trempés sévère, les moustiques commencent a frapper, le chemin de boue se transforme petit a petit en marécage… A se niveau la, on fait péter la bombonne anti-moustique (on est un minimum équipé hahaha) et moi je fini la randonnée pieds nus car plus facile a marcher dans un marécage qui t’arrive a mi-mollet. Le village de Kiukhan fait sont apparition au sommet d’une colline, derriere une ancienne école et là on est content d’y être arrivé avant le couché du soleil!
L’entrée dans le village se fait a peine apercevoir… A part une poigné de gamins qui jouent a jeter leurs tongues sur une bouteille vide: persone. SABAIDEE? On fait le tour pour trouver quelqu’un; le village n’est pas composé que de mioches quand même, sont petits mais pas a ce point là.. Tiens, ya quelqu’un la bas; on fait la connaissance de Boulping, chouette mec qui parle tres bien anglais, qui peut nous héberger pour pas trop cher et nous cuisiner un petit repas! Parfait Boulping, on t’aime déjà! On a le droit a une bonne soupe, du riz et un lit avec moustiquiaire: parfffait après une journée de randonnée et à ramper dans la boue pour avancer.
Une locale qui se balade entre deux villages.
Un local qui rampe entre deux villages…
Les premiers ponts semble assez….fébriles!
Mais ils tiennent le coup.
Intérieur de la cave.
La cave se trouve juste sur le chemin de la rando.
On longe les rizières sur quelques kilomètres…
La hauteur commence a se voir un peu
La traversée grouink des cochons…
Ils gueulaient énormément!
Après la traversée on continue en longeant la rivière.
Une autre rivière a traverser.
Arrivé dans le premier village avec les huttes surélevées.
Un local qui fabrique un filet de pêche.
Premier village, Ban Houaysene
La sortie du village pour continuer.
Belle vue sur les rizières
Belle vue sur les rizières
Arrivé dans le village de Ban Kiukhan par l’école locale.
Ban Kiukhan.
Ban Kiukhan. Hutte surélevé.
Ban Kiukhan. Hutte surélevé.
Ban Kiukhan. Hutte surélevé.
Ban Kiukhan. Désert….
Ban Kiukhan. Boulping donne a manger aux cochons.
Bien déguelasse….
Boulping qui fabrique des chapeaux.
Repas du soir: soupe avec riz gluant.
Jour 2 de l’excursion et elle commence mal: il pleut depuis le matin jusqu’a presque midi… Le chemin va etre beau à marcher!
On prend donc notre petit déjeuner tranquillement et on se prépare a partir pendant que la pluie cesse tranquillement, on se remotive, après tout il ne reste qu’environ 4 heures de marche pour accéder à Ban Sopchem.
"On demande des indications a notre hébergeur pour le prochain village:
A droite, tout droit pendant 4 km, rivière a traverser, longer la rivière, village. Chemin glissant, pas bon avec pluie."
Les indications DEVRONT faire l’affaire, on a pas trop le choix… On remercie profondément (la main au portefeuille aussi) Boulping et on prend a droite a la sortie du village..
On se rend compte dès la premiere demi heure qu’on va en chier: ma première glissade a failli me faire dévaler d’un bon mètre dans des ronces et le premier “putain-ya-truc-qui-bouge-par-la” qu’on croise se trouve être un bébé cobra noir et jaune!
Bébé cobra sur le chemin, bien sympa…
La demi heure qui suit on la passe à avancer doucement et tapant des pieds bien bruyamment comme deux cons perdu en forêt. Jusqu’à ce que le chemin monte sévère et qu’on puisse plus taper des pieds mais plutot faire de la patinoire tellement le chemin était déguelasse..</p>
- "Putain! Non seulement on s’enfonce jusqu’à la cheville mais en plus ca PUS la merde ici!"
- "Ha bin ouais …. Regarde là, on dirait qu’ils s’y sont mis a plusieurs pour en faire un si gros tas.."
- "Attends j’ai une douleur chelou au pied la, pis ca bouge bizarre…. PUTAIN ya DES SANGSUES !!!"
Et là, c’est le drame. Il fait chaud donc on transpire beaucoup (trop), les moustiques et grosses mouches bizarre te volent autour, le “chemin glissant” est en fait une putain de patinoire oû tu te casses la gueule ou tu t’enfonces comme une merde, si ya des bébé cobras, ca veut dire qu’il y a aussi des mamans et papas bien énormes. Ca suffisait pas au programme, fallait aussi ajouter: invasion des sangsues au royaume des pieds. Ces saloperies montent assez rapidement et une fois collé a la peau faut avoir des ongles pour les virer (faire attention qu’ils restent pas collé au doigts de la mains -comme c’est arrivé bien trop souvent….). Bordel, j’ai pas d’ongles! On essaye de se débarasser de ces sangues de malheur mais là où on se trouve, en retirer une c’est passer assez de temps pour que 3 autres te grimpent dessus…
- "Bordel, ca monte vite ces conneries, pis j’ai le pied qui pisse le sang, regarde celle-là! Elle me bouffe a travers ma chaussette!"
- "Faut bouger ailleurs si on reste y’en aura trop, on les virera après!"
- "L’est ou le chemin?"
- "Ha bin c’est le marécage en face …. "
- "Putain mais on va crever!"
On craque et on s’engage dans un petit “a travers bois” pour contourner le marécage transformée en rivière à crocodiles: on compte pas mourir aujourd’hui. Après quelques minutes a se faufiler hors chemin de cette forêt sans fin, on retrouve la rivière que Boulping nous avais indiqué de traverser puis de longer. Soit, on traverse et on se rend compte alors que par “longer” notre hôte sous-entendais “marcher dans”… Les pieds dans une rivière marron a courant assez rapide, et jusqu’au genoux; on entame la deuxième partie de notre randonnée du jour: l’heure de marche dans la flotte… Ha pour ca le paysage était assez exceptionnel: des palmiers, forêt dense, riviêre qui coule a flot; on se serais presque crue dans la rivière sauvage de Center Park … sans compter les sangsues, énorme toiles d’araignés et moustiques. Au bout d’une heure environ a patauger gaiment dans la rivière, on remet pieds sur terre ferme pour traverser des rizières de deux mètres de haut et essayer de trouver un fermier. On en trouve un après plusieurs “Sabaidee” hurlé et on lui demande la direction du dernier village: Ouf! On était sur la bonne direction. Encore une petite montagne a grimper et redescendre, et le village se trouve après. “PUTAIN mais on en finira jamais” qu’on pense un peu trop fort. Et on repart pour 30 dernière minutes a monter et redescendre cette foutu montagne de forêt et enfin, ENFIN on a une vue sur la Nam Ou et par conséquent un espoir de bientôt voir le village Ban Sopchem. Une fois arrivé à l’entrée du village, ma première direction sera le robinet public (là où les villageois se douchent, prennent l’eau pour cuisiner/laver) pour retirer les éventuelles sangsues et prendre une bonne douche bien froide sous cette chaleur et sous les yeux étonnés des gaminés regroupé pour nous observer. Aprè une douche bien fraiche, une rigolade partagée avec les villageois et un coca de récompense pour une bonne marche a pied, on se trouve un bateau pour nous ramener a Muang Ngoi pour 40 000 kip par personne (donc 80) et c’est qu’une fois sur le bateau; quand on voit tout le chemin parcouru qu’on se rend compte qu’on a caval comme des malades… Au final, j’ai compris pourquoi le guide demandais aussi cher: meme si tu me paye 30 euros je sais pas si je le referais…
Le chemin se rétrécie, devient compliqué et glisse a mort!
Les pieds dans la flotte, faut continuer pendant une bonne heure.
Et le courant est fort!
C’est pas comme si on voyait du paysage…
Une fois pieds a terre, traversé des rizières tailles humaine.
HAAAaaaa!! La vue du Nam Ou indique la fin du cauchemar!
Dernière descente..
Arrivé au village Ban Sopchem
Direction le robinet local pour se rafraichir!
On a fait l’attraction du village pendant un petit moment.
Notre bateau nous attend enfin.
Direction Muang Ngoi
Et là on se rend compte qu’on voit plus de chose sur le bateau que pendant la randonnée.
Muang Ngoi est en vue.
Le périple s’arrête ici.